Top 10 des lieux à visiter à Metz
La cathédrale Saint-Étienne
Édifiée entre 1220 et 1552, la cathédrale présente l’une des naves gothiques les plus élevées de France (42 m sous voûte) et surtout 6 500 m² de vitraux, surface inégalée dans le monde médiéval, justifiant le surnom de « Lanterne du Bon Dieu ». Les campagnes successives de vitrage offrent un panorama complet, de l’influence champenoise du XIIIe siècle aux interventions de Chagall au XXe. L’association de la pierre jaune de Jaumont et des baies verticales crée une diffusion lumineuse dont la maîtrise a conduit les traités de stéréotomie locaux à perfectionner l’appareillage sur joints vifs.
Centre Pompidou-Metz
Inauguré en 2010, ce musée d’art moderne possède une charpente en lamellé‑collé hexagonale longue de 15 km si elle était dépliée. Conçue par Shigeru Ban et Jean de Gastines, la toiture culmine à 77 m sous une membrane en fibre de verre enduite de PTFE, référence à un chapeau chinois tressé. L’enveloppe translucide assure une lumière homogène de 300 lux dans les trois galeries‑tube cantilever de 90 × 15 m pointées vers la cathédrale, dessinant un dialogue volontaire entre patrimoine et création contemporaine. La structure croisée limite à quatre le nombre d’aboutements et répartit les efforts sans connecteurs métalliques, procédé souvent cité dans les cours d’ingénierie du bois.
Porte des Allemands
Pont‑château du XIIIe siècle renforcé au XVe, la Porte des Allemands conserve deux tours rondes médiévales et deux bastions à embrasures d’artillerie rappelant la transition tactique vers la poudre noire. Longue de 90 m, l’ouvrage franchit la Seille par quatre arches intégrant un déversoir. L’utilisation alternée de moellons calcaires et de bouchardage marque encore les phases de reprise selon les besoins défensifs. Aujourd’hui, l’ouvrage sert de galerie à ciel ouvert pour l’archéologie militaire lorraine.
Place Saint-Louis
Cette place triangulaire, formalisée dès les années 1340, aligne environ soixante arcades abritant historiquement des changeurs lombards, d’où le profil étroit des façades et la profondeur importante des rez‑de‑chaussée. L’ossature est réalisée en pierre de Jaumont, tandis que les poutres maîtresses médiévales en chêne restent visibles dans certaines caves, documentant l’économie urbaine du change au bas Moyen Âge.
Musée de la cour d'Or
Fondé en 1839, cet ensemble labyrinthique occupe une abbaye, un grenier médiéval et une église désaffectée, réunissant plus de 60 000 pièces gallo‑romaines, médiévales et beaux‑arts. Les bains antiques mis au jour en 1930 offrent un cas d’école sur l’hypocauste, étudié par les cursus de restauration du bâti ancien. L’agencement en terrasses superposées illustre la difficulté d’adapter des volumétries hétérogènes à des circuits muséographiques contemporains sans altérer la statique des voûtes gothiques.

Quartier impérial et gare de Metz
Dessiné entre 1902 et 1914 durant l’annexion, le quartier impérial articule l’avenue Foch, des villas à jardins et la gare néo‑romane longue de 350 m, bâtie en grès de Niderviller. Le programme ferroviaire prévoyait des quais couverts adaptés aux locomotives à vapeur, un château d’eau de 40 m et un appartement impérial pour Guillaume II, démontrant la propagande monumentale allemande. L’urbanisme orthonormé répond, par contraste, à la trame médiévale du centre ancien et sert aujourd’hui de laboratoire pour l’analyse des morphologies wilhelmiennes.
Temple Neuf et île du Petit Saulcy
Édifié de 1901 à 1904 sur plans de Conrad Wahn, le Temple Neuf adopte une silhouette rhénane en grès gris, longue de 53 m, coiffée d’un clocher‑lanterne atteignant 55 m. Implanté au milieu du Jardin d’Amour, il sert de pivot paysager entre les bras de la Moselle. Des études acoustiques récentes confirment que la voûte à berceau brisé favorise une réverbération de 2,1 s, valeur adaptée au répertoire chorale protestant.
Esplanade et plan d'eau
Le plan d’eau, creusé entre 1960 et 1974 dans l’île Saint‑Symphorien, est relié directement au canal de Jouy et couvre d’anciens fossés militaires. L’esplanade attenante, dessinée dès le XVIIIe siècle, offre un glacis planté dominant la Moselle ; elle sert de cadrage visuel vers la cathédrale et constitue un outil pratique pour expliquer la notion de coulée verte dans la composition urbaine.
Marché couvert
Ancien palais épiscopal commencé en 1785, l’édifice néoclassique fut converti en halle marchande après 1831. Sa configuration en U de 5 000 m² s’appuie sur des murs porteurs en pierre appareillée et des charpentes métalliques à fers rivetés datant de la reconversion de 1821, fournissant un exemple parfait de réemploi institutionnel. La cour intérieure, place de la Chambre, s’ouvre directement sur des restaurants spécialisés dans la cuisine lorraine, ce qui illustre la continuité fonctionnelle du bâti commercial.
Fort de Queuleu
Commencé en 1868 dans le système Séré de Rivière, le fort montre un tracé bastionné rapidement complété par des casemates bétonnées après 1872. Entre octobre 1943 et août 1944, le bloc II est transformé par la Gestapo en sonderlager où furent internés 1 500 à 1 800 résistants ; trente‑six ne survécurent pas à la détention. L’étude des galeries de contre‑mine et des chambres d’interrogatoire permet d’aborder, avec la distance nécessaire, la mémoire répressive et la question de la réaffectation des structures militaires.